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Localisation
Le quartier forme un losange irrégulier d'une centaine d’hectares, avec des limites très marquées : la RN7 à l’ouest, la Francilienne (RN104) au nord, le cimetière de Corbeil et les voies ferrées au sud. Les cinq entrées de quartier existantes sont peu identifiables et présentent pour la plupart un caractère confidentiel.
Histoire
Le peuplement du quartier des Tarterêts remonte à 23 000 ans avec la population des chasseurs-cueilleurs, comme en atteste la présence de 3 sites archéologiques. À compter du Moyen Âge, le site de Corbeil a bénéficié de sa localisation sur la Seine et ses plaines agricoles, en lien avec les besoins de Paris. À la fin du XIXe siècle, l’exploitation de l’argile se développe avec l’installation de briqueteries, puis de tuileries. La plus importante était l’entreprise Gilardoni, qui a inventé la tuile mécanique au début du XXe siècle. À cette époque, les Bas-Tarterêts sont occupés par une zone pavillonnaire. À partir des années 1960, le quartier s’est doté de grands ensembles urbains pour répondre à la demande de logements de l’époque. L’architecte Roland Dubrulle, assisté de son fils Richard, de J. Mougenot et Solvet et Jean-Pierre Jouve, est chargé de la conception du projet. Une première tranche de 369 logements sociaux est terminée en 1963. Au cours des 10 années suivantes, la construction se poursuit pour atteindre environ 2 300 logements. Avec près de 10 000 habitants, les Tarterêts représentent au milieu des années 1970 un quart de la population de Corbeil-Essonnes.
Au cours des années 1980, la mixité sociale s’amenuise. Face aux crises économiques et aux difficultés sociales de sa population, le quartier des Tarterêts est alors classé en secteur Grand Projet de Ville. Un Programme de Rénovation urbaine est mis en œuvre à partir de 2004.
Les orientations
La reconfiguration du quartier des Tarterêts s'inscrit dans la continuité du premier programme de l'ANRU. Le projet vise à diversifier et améliorer la qualité de l'habitat sur le quartier. Cela passe par la poursuite des démolitions des bâtiments de grande hauteur, portant une partie de la stigmatisation du quartier, et ne répondant plus aux aspirations actuelles des ménages. La reconstruction d'une offre conséquente d'environ 1000 logements neufs diversifiés permet d'offrir de nouvelles possibilités de parcours résidentiels favorisant la mixité sociale au sein du quartier.
En ce qui concerne le maillage viaire, il s'agit pour l'essentiel d'anticiper la mutabilité de la trame urbaine sur le long terme en retrouvant des unités foncières cohérentes et maîtrisées et de faciliter les déplacements et la desserte des équipements publics (gymnases, écoles). Ce travail s'accompagne de la refonte de la gare RER de Corbeil en pôle d'échanges multimodal et de la transformation du Tzen 4.
Le projet NPNRU prévoit aussi de mieux répondre aux besoins des habitants en termes de services de proximité à travers la construction d'un nouveau gymnase, la réhabilitation d'un pôle associatif, l'extension de certaines écoles, et la création d'un équipement culturel pluridisciplinaire dans l'ancienne chaufferie. À noter que la concertation citoyenne a été l'un des éléments majeurs de la programmation de l'opération en plaçant l'implication des habitants au cœur de la fabrique du projet. Cette démarche s'accompagne de l'animation d'un écosystème d'acteurs de terrain, à travers la Gestion Urbaine de Proximité Sociale (GUPS).
Le niveau d’avancement
Avec le PNRU lancé en 2004, les Tarterêts ont été profondément restructurés. Le bloc central, abritant l'ancien centre commercial et des parkings, a laissé place au parc Aimé-Césaire. Treize tours ont été démolies, libérant 6 hectares de foncier, et 662 logements ont été réhabilités. De nouveaux immeubles ont permis de reloger des ménages et de développer une offre en accession. Tous les équipements publics ont été rénovés, y compris les écoles, la maison des associations, et la maison de santé, et un nouveau centre commercial a été créé.
L'action du nouveau NPNRU s'inscrit dans la continuité de ce PNRU. En termes d’habitat, le projet se poursuit avec la volonté de créer environ 1 015 logements avec une offre diversifiée pour ouvrir les parcours résidentiels des habitants du territoire. Une partie de cette offre est portée par la création d’une nouvelle cité jardin au nord-ouest du quartier. La rénovation du parc existant doit également se poursuivre. Une réflexion sur les rez-de-chaussée actifs pour développer de nouveaux services est en cours. La centralité du quartier se redéfinit aussi à travers le déplacement de la place du marché, la refonte du parking et du square et le dessin d’un nouvel îlot constructible.
Le site de projet
Œuvre de Jean Pierre Jouve et Roland Dubrulle, d’une surface de 1280 m² d’emprise, la chaufferie présente un plan circulaire de 50 m de diamètre dont le tiers nord-est est ouvert. Une grande cheminée en béton culminant à 36 m de haut marque le cœur de l’édifice. Cinq corolles en voile de béton mince de 11 cm d’épaisseur se déploient à partir de ce point central. Implantée sur un terrain de 5 500 m² en fort dénivelé, la chaufferie se développe sur deux niveaux. Alimentant les ensembles urbains alentours, elle a effectué une première mue en 1994 en passant du fioul lourd au gaz. L’année 2013 voit la fin d’exploitation de la chaufferie.
Les premières pistes programmatiques
Pièce maîtresse de la future centralité du quartier, la chaufferie réhabilitée doit devenir le cœur de l’une des polarités majeures de la ville. Elle est envisagée comme un lieu de rencontre et d’hospitalité, un véritable outil d’appropriation collective du devenir de la ville et de l’amélioration de la qualité de vie quotidienne. La ville projette de transformer ce site en un équipement culturel axé sur le dialogue et l’interaction entre le patrimoine et la création artistique. Le projet vise à associer l’identité patrimoniale de la chaufferie et l’histoire du quartier, enrichies par les recherches archéologiques récentes, avec l’accueil de pratiques artistiques innovantes et d’activités de formation et transmission de savoirs à destination de tous les publics.
Il est également crucial de développer des services de proximité pour les habitants du quartier, avec des initiatives centrées sur la lecture publique et les pratiques artistiques et culturelles. En collaboration avec la Maison des associations voisine, la chaufferie devra intégrer des fonctions d’accueil, de résidence pour des artistes, de laboratoire, ainsi que des espaces de travail et d’expérimentation pour les artistes, les chercheurs, les formateurs, les éducateurs, et autres professionnels.
L’ambition du projet
L’ambition première de ce projet est de répondre à un désir de vivre mieux « ensemble » et de refonder un espace commun. Suite à l’incendie de la médiathèque de quartier en 2014, le besoin d’un lieu pacifié et ouvert à tous s’est fait ressentir lors des concertations et dialogues avec la population. Dans ce contexte, la réhabilitation de la chaufferie en un équipement culturel fait partie d'un projet de territoire visant à réinventer collectivement Corbeil en une ville-monde solidaire, ouverte, accueillante et créative. Le projet de la chaufferie doit ainsi répondre aux besoins culturels, éducatifs et sociaux des habitants des Tarterêts et de la ville, tout en procurant un rayonnement significatif au territoire.
Par ailleurs, la rénovation architecturale d’un patrimoine du XXe siècle dégradé et la requalification des espaces publics attenants sont des moyens par lesquels la collectivité souhaite affirmer une forte ambition environnementale. Les techniques de rénovation envisagées pour ce patrimoine particulier doivent privilégier la frugalité et l’expérimentation, pouvant ainsi devenir une référence pour d'autres projets. Le réaménagement des espaces extérieurs et le traitement de la topographie devraient créer du lien entre le bâti et les espaces publics de la centralité du quartier, mais aussi améliorer la qualité paysagère du site par la création d’un jardin, conçu comme un îlot de fraîcheur et un principe actif d’une démarche bioclimatique.
Cette ambition est en parfaite cohérence avec la démarche Ecoquartier promue par le projet NPNRU de la ZAC des Tarterêts, intégrant des pratiques durables et innovantes au cœur du développement urbain.
• Quels usages développer pour répondre à des besoins contemporains tout en respectant l’architecture de ce patrimoine du XXe siècle ? Comment intégrer les impératifs d’un fonctionnement durable aux hypothèses de programmation et de conception ?
• Comment faire de cette opération un vecteur d’attractivité et de rayonnement pour le territoire, et ce à toutes les échelles (quartier, ville, agglomération, région) ?
• Quelles techniques de rénovation mettre en œuvre et quels matériaux utiliser pour répondre aux enjeux de frugalité actuels tout en préservant l’identité patrimoniale du monument et l’harmonie avec la structure en béton précontraint ? Comment faire de cette opération un exemple réplicable ? • Comment intégrer des objectifs de développement de la biodiversité dans un espace urbain contraint et de centralité ?